Manager est un métier, celui de valoriser « oui, mais bon, ça on sait ! »
Il y a plein de trucs et astuces pour y arriver à valoriser. Dans les trousses des formateurs et coachs, il y a les strokes, les feed back, la CNV, l’écoute active, les team building, j’en passe et des meilleurs.
Mais entre ceux qui en ont marre de se restreindre et de ne pas être eux-mêmes pour rester bienveillant, qui sont dans le doute quand l’équipe n’a pas atteint l’objectif ou qu’il faut recadrer, et ceux qui pensent que trop d’empathie distrait les équipes, et qu’il vaut mieux diriger que de distribuer des bons points, où est le bon sens dans tout ça ?
C’est où le juste milieu ?
Idée ✋ Voilà une boussole en 8 points qui va vous donner un peu plus de raison et de sens à « valoriser » et… ça parle de vous, de moi, des autres. De tout le monde.
J’aime beaucoup l’approche des « 8 besoins relationnels » de Richard G. Erskine, Psychotérapeute et psychanalyste italien, formateur de coachs et consultant en entreprise.
Les 8 besoins relationnels sont les composants d’un désir humain universel de relations. Lorsque les besoins relationnels ne sont pas satisfaits, le besoin devient plus intense : nervosité. frustration, agression, colère.
Les 8 principaux besoins relationnels que nous observons sont les besoins de :
1. Sécurité
2. Validation, affirmation et signification au sein d’une relation
3. Acceptation par une personne stable, fiable et protectrice
4. Confirmation de l’expérience personnelle
5. La définition de soi
6. Le besoin d’avoir un impact sur l’autre
7. Le besoin que l’autre prenne l’initiative
8. Le besoin d’exprimer l’amour
Bien qu’il puisse exister un grand nombre de besoins relationnels, les huit besoins que nous décrivons dans cet article représentent ceux que nos clients décrivent le plus fréquemment lorsqu’ils évoquent leurs relations importantes.
Les besoins relationnels ne sont pas seulement des besoins d’enfance ou des besoins qui émergent selon une hiérarchie ; ils constituent les composants de la relation, présents chaque jour de nos vies.
Lorsque ceux-ci ne sont pas satisfaits, le besoin devient plus intense, il est vécu comme une attente, un vide, une solitude énervante, ou une impulsion intense, ce qui s’accompagne souvent de nervosité. L’absence continue de satisfaction des besoins relationnels peut se manifester sous la forme de la frustration, l’agression ou la colère.
Le manque de satisfaction du besoin se manifeste par une perte d’énergie ou d’espoir, et apparaît dans des pensées telles que « Il n’y a personne pour moi » ou « à quoi bon ».
Voici un peu plus de détails sur les 8 besoins.
1. Sécurité :
C’est une expérience viscérale et unique que nous vivons quand nos vulnérabilités physiques et émotionnelles sont protégées.
2. Validation, affirmation et signification au sein d’une relation :
C’est le besoin que l’autre personne « valide » nos processus de pensée ( on est d’accord !) d’après notre ressenti affectif, nos émotions et le sens qu’à la vie pour nous.
3. Acceptation par une personne stable, fiable et protectrice :
C’est le besoin de respecter et de se fier à des parents, frères et sœurs plus âgés, professeurs et mentors. Le besoin relationnel d’être accepté par une tierce personne cohérente, sérieuse et digne de confiance est la quête de protection et de guidance, et peut se manifester sous la forme d’une idéalisation de l’autre.
4. Confirmation de l’expérience personnelle :
Le besoin de recevoir une confirmation de l’expérience de notre vie, de nos valeurs, idées et pensées, action, qui se manifeste à travers le désir d’être en présence de quelqu’un qui est similaire, qui va comprendre du fait qu’il/elle a eu semblable expérience, et dont l’expérience, partagée, va avoir valeur de confirmation.
5. La définition de soi :
C’est le besoin relationnel consistant à connaître et à exprimer le fait que nous sommes uniques et à recevoir la reconnaissance et l’acceptation de cela, par l’autre. La définition de soi est la communication de l’identité choisie par nous-mêmes, au travers de l’expression de préférences, centres d’intérêts et idées, sans humiliation ni rejet.
6. Le besoin d’avoir un impact sur l’autre :
L’impact étant ici : exercer une l’influence qui affecte l’autre d’une manière désirée. Un sentiment individuel de compétence dans la relation émerge de l’action et de l’efficacité – à savoir, attirer l’attention et l’intérêt de l’autre, exercer une influence sur ce qui peut intéresser l’autre, et amener l’autre à un changement d’affect ou de comportement.
7. Le besoin que l’autre prenne l’initiative :
Pour répondre au besoin du collaborateur, il peut s’avérer nécessaire que le manager prenne l’initiative du dialogue, qu’il quitte son siège et vienne s’asseoir près de lui, ou qu’il lui téléphone entre les rendez-vous officiels qu’ils ont dans l’agenda. La volonté du manager de prendre l’initiative du contact ou de prendre la responsabilité de la plus grande part du travail relationnel sera perçu par le collaborateur comme un acte inclusif, et comme une permission de prendre contact régulièrement avec son manager, même sur des sujets sensibles qu’il aurait eu tendance à arranger ou momentanément à éviter.
8. Le besoin d’exprimer l’amour :
L’amour est souvent exprimé au travers d’une gratitude paisible, d’une reconnaissance, par l’affection qu’on donne, ou par ce qu’on fait pour l’autre personne. L’importance du besoin relationnel consiste à donner de l’amour – que ce soit des enfants en direction des parents, frères et sœurs, professeurs, – Quand l’expression de l’amour est dans une impasse, l’expression de soi-même-en-relation se trouve contrariée.
En management, la pratique du stroke (signe de reconnaissance factuel ou sur l’être), de l’encouragement, le fait de relever les réussites plutôt que les échecs, de pratiquer les feed-back plutôt que les reproches vient nourrir ce 8 -ème besoin et stimule le besoin numéro 5 qui est la définition du soi.
Comme je le dis à mes clients, envoyer des signes de reconnaissance positifs aux autres nourrit l’autre, le stimule, le revigore, lui donne l’envie de se dépasser, de donner plus spontanément et d’oser dépasser le statut qui vous sépare.
Mais avant toute chose, cela vous revient au centuple : ressentir que l’autre se sent bien nous apaise et nous revigore nous-même. En cela, ça participe à la construction de la confiance en soi.