Podcast Épisode 20 : L’inconfort du « leader inversé ». Comment se recentrer sur soi et rester celui qui galvanise

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Rien qu’au titre de ce podcast, « leader inversé » j’entends déjà des interrogations. Et des réactions inconfortables et étonnées à se recentrer sur soi et à galvaniser : « Patrick, je suis un leader parce que je veille à être au service de mon codir, et des missions régaliennes de mon entreprise, alors si vous me proposez de me recentrer sur moi, c’est revenir en arrière et c’est risqué de me replonger dans un attitude d’un manager directif qui ne pense qu’à lui et qui pour cela donne des ordres ! » … « A l’heure de la bienveillance en plus.. se recentrer sur soi et pas sur les autres ? ». « Quant à galvaniser, c’est facile à dire mais quand ils n’ont pas atteints leurs objectifs, vous faites quoi ? ». Et pourtant. Je vous l’ai dit que j’ai attendu avant de faire ce podcast. J’ai mis du temps pour me décider à faire ce podcast tellement ce sujet est devenu commun voire répétitif pour ne pas dire à la mode, mais il est parfois délicat à aborder avec des leaders surtout après que certains se soient même formés grâce aux meilleurs écoles. Je pense en France à l’insead et à l’Essec et d’autres qui ont une excellente qualité d’enseignement pour accroître son leadership. Ce podcast vaut ce qu’il vaut et il est basé sur mon expérience. Et pourtant j’ai bien 2 sujets qui sont devenus des piliers pour qu’un leader qu’on traduit en français par « meneur » puisse continuer d’exercer plus confortablement son rôle grâce à une attitude qui induit des engagements de son équipe de direction ou de votre équipe, que vous soyez CEO, CFO, ou DRH, dans tous las cas vous êtes en position de « leadership ». Depuis 2012 ou 2013 j’ai dépassé mon propre symptôme de l’imposteur pour coacher ces profils de dirigeants car il m’a fallu dépasser ma croyance qu’ils n’avaient pas besoin de mes services puisqu’ils géraient des activités bien plus importantes que les miennes ! Je vous parle dans ce podcast de ce nécessaire recentrage sur soi pour pouvoir enfin occuper « toute votre place » de leader et être vu comme ce leader et je vous parle de vos challenges dans vos interactions, en évoquant l’influence, ou le fait d’être sous influence, d’être en fait « dirigé » par ceux que vous devriez mener, mais cela c’est un sujet très délicat. Le coaching permet d’y aller doucement et interroge certains leaders sur le fait qu’ils se sont mis dans une prédisposition à servir plutôt que de mener. Les rôles se sont donc inversés au fur et à mesure des mois et des années. Et au final, ce sont ceux qui ont ce sentiment, cette sensation, pas si évidente à voir, de se faire mener par d’autres et de devoir se battre contre un agenda qui décale sans cesse leur projet stratégique et d’organisation. Et à être ainsi au service des autres on en devient aussi critique au lieu de révéler aux autres leurs talents. Je vous souhaite une écoute instructive et peut être étonnée.

Fait à Paris le 22 février 2023

Patrick Krzyzosiak

Coach habilité

Épisode 19 : « J’ai besoin de plus de toi ! », versus les reproches et les tensions

Dans ce podcast je témoigne d’une expérience délicate avec une équipe qui m’a demandé un coaching d’équipe de direction sur le thème de la cohésion. J’ai assisté au départ surprise d’un collaborateur à l’heure du déjeuner et pour une partie de l’après midi sans qu’il en ait clairement informé préalablement son DG ni moi. Et cela alors même que la thématique de la journée était plus de cohésion et d’inclusion entre eux avec au passage comment faire pour renforcer le sentiment d’appartenance. Nous avons vécu un moment difficile car l’attitude possible à son retour pour les autres personnes de ce CODIR aurait été de ne rien lui dire en en pensant pas moins, ou de lui reprocher son attitude qui se fait au détriment de l’équipe. Je les ai accompagnés en les aidant à faire un autre choix que le reproche et le règlement de comptes. Un choix qui contribue à plus d’équipe et pas à moins d’équipe. Un choix plus sain et aussi plus inclusif : en suivant la signification des émotions ressenties par les personnes présentes, la colère et la tristesse. La colère et la tristesse nous parlent pour nous dire que quelque chose se passe contre notre besoin de sentir que l’on compte, d’appartenir à un collectif, un groupe, une famille, une tribu. Être en colère vient questionner ce sentiment de ne pas avoir de rôle assez reconnu et qui met en doute notre besoin « d’appartenir et de compter dans un collectif ». La colère est un cri d’inclusion – On pourrait entendre : « J’ai besoin que tu me reconnaisses ». « j’ai besoin de sentir que je compte ». On trouve des Hommes en colère même haut placés. Doutent ils de leur sentiment de compter, au sens d’être compris, d’appartenir, d’être le dirigeant ? Or, dans cette journée avec cette équipe, en quittant la journée de manière inattendue, ce manager a laissé comme un sentiment d’abandon qui s’est traduit comme une perception de : « vous ne comptez pas pour moi ! ». La réaction des autres était naturelle : « Je suis donc en colère et je t’en veux ! ». Cela signifiait en fait « on est en colère et triste de ce qui se passe » car tu déconstruis l’équipe qui se forme et ça nous démotive si chacun fait ce qu’il veut sans tenir compte des autres. En fait leur colère et leur tristesse c’était un appel à « plus de lui ! ». « On te veut plus et pas moins, or tu es partis » ! « Tu nous as lâché » ! « On te veut plus » ! « Reviens ! ». Alors oui la réinclusion du manager s’est faite plus facilement. Cela a parlé non seulement à lui mais à tous. Cela nous met face à nos réactions habituelles d’exclure. Les lieux de travail sont remplis de contre exemples malheureux identiques. Par exemple : le travail n’a pas été fait en temps et en heure ? Cela me met en colère. « Il ne me reconnaît pas comme important puisque c’était important le travail à faire que je lui ai demandé et il ne l’a pas fait ». Alors on se met en colère. On recadre. On fait des reproches. On met le doigt sur les manques. Et c’est le début des surtensions. Je vous invite plutôt, si la personne est compétente, à écouter ce qu’elle a à dire sur la signification de ne pas avoir fait le travail dans les temps. Bien sûr elle vous dira qu’elle a plein de travail et qu’elle est débordée mais peut être que de votre côté vous ne lui avez pas montré l’importance qu’elle recherche pour faire ce travail. Lui avez vous donné du temps lorsque vous lui avez donné ce travail à faire ? Avez vous imposé un mode de travail sans l’écouter ? Avez vous été laxiste à ne pas lui donner toutes les informations nécessaires ? Avez vous été suffisamment clair ? Avez vous mis la pression sur le résultat sans entendre son besoin ? Que se passerait il si nous disions à celui qui n’a pas fait le travail que son travail vous manque et que vous aimeriez savoir ce qui aurait permis qu’il se fasse ? Vous verrez que la réponse habituelle « je suis débordé » ne sera plus le principal sujet. Bonne écoute de ce podcast